La gestion du groupe–classe

Introduction

Savoir gérer une classe est une compétence professionnelle qui s’acquiert. Elle nécessite à la fois, un travail sur soi et une réflexion approfondie sur sa mission d’enseignement.

La notion de « gestion du groupe »: la notion de discipline donc à celle de sanctions qui renvoient l’enseignant à lui-même et provoque chez celui-ci un malaise lorsqu’il n’y arrive pas.

En effet, pourquoi certains maîtres débutants s’imposent-ils d’emblée à la classe et d’autres non?

La réponse à cette question est souvent difficile.

La réussite de la gestion d’un groupe-classe

La gestion réussie d’une classe semble souvent relever d’une mission particulière qui tient à la fois à:

  • Ce que nous sommes;
  • Ce que nous présentons de nous à la classe: notre posture, notre façon de nous exprimer (registre de langue, ton, hauteur de la voix), notre façon de nous habiller;
  • Nos options et nos choix pédagogiques;
  • La conception de notre rôle d’enseignant;
  • La connaissance de « quelques ficelles » du métier;
  • Et d’une façon certaine, notre force de conviction …

Bref, à l’image que nous donnons de nous.

Premiers moments, premiers jugements

Ce dont il faut être convaincu au départ:

  • C’est de la façon dont nous allons gérer les premières heures de classe (importance des premières minutes) que nous nous imposerons comme référent digne de confiance et de respect (ou non).
  • L’adulte dans la classe doit apporter sécurité aux élèves donc être garant de la loi.

Attitudes, principes, comportements et positionnement de l’enseignant

  • Le respect appelle le respect, donc la meilleure façon de se faire respecter des élèves est de les respecter soi-même: viser les actes et les actions s’interdire les propos humiliants sur les élèves en leur présence ou devant des collègues;
  • Avoir un regard à priori positif sur les élèves induit souvent un comportement positif de leur part (effet Pygmalion ≠ effet Golem);
  • Attention aux propos tenus ou écrits en classe (« C’est encore toi, ça ne m’étonne pas ! ») et aux annotations sur les cahiers (« Tu n’as pas réfléchi, C’est n’importe quoi ! Sale ! etc.). Ce sont des jugements de valeurs, souvent perçus comme injustes car non fondés. Ils entraînent révolte, colère et incivilités;
  • Réfléchir à une démarche et des formes d’évaluation qui ciblent les compétences et le travail réalisé, expliciter les critères de réalisation et de réussite;
  • Pour plagier un célèbre pédagogue, c’est en organisant le travail que l’on organise la discipline.
  • Donc programmations et progressions, préparations et différenciation pédagogiques sont nécessaires;
  • Ne jamais porter de jugements définitifs à partir d’impressions, se référer à des faits observables;
  • Veiller au respect des règles imposées aux élèves : Éviter de vous balancer sur une chaise, arriver en retard, mâcher du chewing-gum, oublier de corriger, ne pas ranger votre bureau…
  • Éviter les injustices: expliciter les règles et les sanctions – travailler sur la loi et les règles, les droits et les devoirs de chaque acteur de l’école;
  • Penser en termes de finalité, d’objectifs et de compétences;
  • Mettre en place des projets porteurs de sens et de motivation pour soutenir les activités d’apprentissage;
  • Mettre en place une démarche d’évaluation formative: identifier la nature des erreurs afin d’y remédier;
  • Identifier les éléments liés à la personne (disponibilité, attention…) et les encourager davantage;
  • Parler un langage adéquat: s’attacher à prononcer des phrases correctement construites avec un lexique adapté clair et explicité;
  • Respecter une stricte neutralité politique et religieuse;
  • Respecter la législation anti-tabac: il est interdit de fumer dans les écoles;
  • Ne pas utiliser son téléphone portable en présence des élèves.

Assurance et disponibilité

  • Avoir suffisamment préparé sa classe pour se sentir à l’aise et de ce fait être disponible, être à l’écoute des élèves;
  • Pouvoir prendre en compte leurs interventions et les intégrer à la démarche prévue.

Fermeté

  • Savoir dire non, sans se fâcher pour autant;
  • Exiger des élèves le respect des consignes;
  • Tenir sa parole: ne pas annoncer des sanctions (ou des récompenses) que l’on ne sera pas capable de tenir. Il y va de la crédibilité de l’adulte…

Formulation des consignes

  • Utiliser un vocabulaire précis, travailler la clarté, particulièrement pour les consignes de départ qui conditionnent;
  • Éviter la confusion de ce qu’il faut faire, qui entraîne démobilisation et désordre;
  • Ne pas enchaîner une suite de consignes alors que les élèves n’ont pas eu le temps de répondre à la première;
  • Les consignes se suffisent à elles-mêmes et ne doivent pas donner lieu à un commentaire de l’enseignant ou à des compléments d’informations pendant l’exécution de la tâche par les élèves;
  • Prendre l’habitude de donner la consigne une seule fois, ce qui oblige, l’enfant à une écoute efficace.

Organisation matérielle

Avant de se lancer dans la tâche, les élèves doivent savoir:

  • Quel matériel sortir?
  • Que faire quand on a terminé?
  • Où ranger le travail terminé?
  • Ne donner les consignes que lorsque la classe est prête à les écouter: difficulté pour un enfant d’avoir une attention partagée.
  • Une séance doit s’ouvrir et se clore.

Dynamisme

  • Utiliser la théâtralisation;
  • Moduler sa voix;
  • « Mettre en scène » dans des situations: par exemple, c’est toi l’enseignant, que vas-tu leur dire pour qu’ils comprennent…
  • Lire, raconter de façon expressive et vivante;
  • Utiliser son corps pour accompagner les consignes: (ouverture des bras pour accueillir les réponses des élèves) ou les réprimandes (faire les gros yeux…).

Conclusion

L’enseignant a un double rôle: celui d’éducateur et celui de passeur de connaissances; ces deux rôles sont complémentaires et ne peuvent se construire l’un sans l’autre.

Le maître permet aux élèves de construire leurs apprentissages en leur proposant un cadre et des situations de travail adaptés.

Pour cela, il lui faudra associer progressivement les élèves à la construction du cadre (règles de vie de la classe, de l’école…). Mais l’enseignant ne devra pas oublier qu’il est l’adulte dans la classe, c’est-à-dire le garant de la loi, celui qui est là pour la faire appliquer et respecter.

Qu’il le veuille ou non, l’enseignant est un référent pour les élèves. Son attitude induit souvent le comportement des élèves. Par exemple, comment interdire de mâcher un chewing-gum ou d’utiliser son téléphone en classe si soi-même, on se le permet ?

Une classe où le maître se montre assuré, disponible, ferme, précis et rigoureux, calme et dynamique a toutes les chances d’être une classe qui « fonctionne bien ».

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